Premier-né de la famille, Karlheinz Wobser est né le 28 juin 1936 à Dresde, où vivaient ses parents, Rudolf et Dorothea Wobser, née Nitzki. Il commença sa scolarité pendant la guerre, en 1942, à Medingen, une ville située à 20 km de Dresde, où son père s'était vu confier le soin de créer un département dans une usine d'appareils de contrôle. Sur les 1,5 km de trajet qui le séparaient de l'école, Karlheinz devait souvent se jeter dans le fossé pour échapper aux tirs en rase-mottes. La nuit du 13 février 1945, durant laquelle Dresde fut réduite à l’état de gravats et de cendres, fut pour lui une expérience particulièrement traumatisante. L'éducation communiste qui régnait après la fin de la guerre dans la zone occupée par les Soviétiques façonna ensuite le parcours scolaire du jeune Karlheinz, qui poursuivit sa scolarité à Medingen jusqu'en 1950, apprit le russe et devint « Jeune pionnier ». Il obtint son bac en 1954, au lycée de Dresde Sud. Comme la plupart des jeunes, Karlheinz était à l'époque membre de la « Jeunesse libre allemande » (FDJ, Freien Deutschen Jugend) et de la « Société pour le sport et la technique » (GST, Gesellschaft für Sport und Technik). À l'automne 1954, il entama des études en génie mécanique, dans la branche mécanique de précision, à l'école polytechnique de Dresde. Pendant un semestre de stage, il acquit notamment des compétences pratiques à l'usine d'appareils de contrôle de Medingen.
En mai 1955, ses parents décidèrent de quitter la RDA, car la pression politique exercée sur son père devenait de plus en plus forte. Pendant un stage organisé spécialement à cette fin à Berlin-Teltow, il parvint à apporter 13 valises à des parents à l'Ouest de Berlin, qui n'était pas encore divisée par le mur. La famille Wobser s'enfuit à Berlin Ouest en août 1955 et s'envola un mois plus tard pour Francfort. Elle trouva refuge pendant un temps à Schwenningen am Neckar. Karlheinz Wobser travailla jusqu'en mars 1956 comme mécanicien à l'usine Wigo de Schwenningen, le reste de la famille ayant entretemps déménagé à Burlafingen, dans les environs de Neu-Ulm. Avec dans l'idée de monter sa propre entreprise, son père se mit à la recherche d'investisseurs, d'un lieu d'implantation et de futurs clients sur l'ensemble du territoire, et éveilla finalement l'intérêt de l'administration locale de Lauda, ainsi que du fabricant Erich Widmann et de son ami Paul Hagspiel. C'est ainsi que fut créée, le 1er mars 1956, l'usine d'appareils de mesure LAUDA DR. R. WOBSER KG, qui fête cette année ses 60 ans d'existence.
Sa demande d'asile en RFA ayant été rejetée, Karlheinz Wobser risquait d'être expulsé et renvoyé en RDA. Ce n'est que plus ou moins par hasard qu'il réussit, quelques années plus tard, à obtenir une carte d'identité et put ainsi devenir ressortissant de RFA. Cette incertitude fut l'une des raisons qui l'empêchèrent de reprendre ses études. Il joua cependant un rôle crucial dans le développement de la jeune usine d'appareils de mesure LAUDA de son père. Collaborateur de l'entreprise dès la première heure, il acquit notamment les bases théoriques et pratiques du génie frigorifique et joua, dans les années qui suivirent, un rôle déterminant dans l'excellente réputation acquise par les cryothermostats LAUDA.
En janvier 1957, il rencontra sa future épouse, Gudrun Schüssler, originaire de Tauberbischofsheim. Ils se marièrent quatre ans plus tard, en octobre 1961, et eurent trois filles, Andrea (1962), Gabriele (1963) et Ulrike (1964), qui ont depuis fondé leurs propres familles et eu elles-mêmes des enfants. Deux d'entre elles travaillent dans l'entreprise. Grâce à un nouveau programme révolutionnaire, la jeune société a connu, étape après étape, un essor constant et a pu ainsi étoffer son effectif au fil des ans. De 1957 à 1977, Karlheinz Wobser y occupa le poste de directeur technique. Après le décès, le 17 juin 1977 à l'âge de 66 ans, du fondateur de l'entreprise, Rudolf Wobser, des suites d'une grave maladie, ses deux fils, Karlheinz Wobser et Gerhard Wobser, devinrent associés-gérants de LAUDA. Karlheinz Wobser prit une retraite bien méritée fin 2002. Son neveu, Gunther Wobser, qui représente la troisième génération, prit sa suite et dirige aujourd'hui l'entreprise familiale. Jusqu'en 2010, il la dirigea avec son père, Gerhard Wobser, qui prit sa retraite après 39 années de bons et loyaux services.
Karlheinz Wobser a consacré sa vie non seulement au travail et à la famille, mais aussi à de nombreux engagements bénévoles. Il a été membre du conseil d'administration de la Sparkasse de Tauberfranken de 1985 à 2008, juge commercial auprès de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mosbach de 1996 à 2004, et membre de l'assemblée des représentants de l'AOK durant de nombreuses années. Il est également membre de nombreuses associations de Lauda et a été, pendant de nombreuses années, membre du comité du club de tennis de Lauda et de l'association des sports aériens du Bauland. Il est aussi, et cela depuis plusieurs années, membre du Golfclub Glashofen-Neusaß, situé près de Walldürn. Outre le golf, le retraité, qui a fêté il y a cinq ans ses noces d'or avec son épouse Gudrun, compte parmi ses loisirs les voyages et les croisières fluviales. Il joue aussi volontiers de l'accordéon et du piano, s'occupe de son bassin à carpes koï, navigue sur les lacs du Mecklembourg avec ses quatre petits-enfants, et s'est mis depuis peu à la peinture.
Karlheinz Wobser a suivi avec beaucoup d'intérêt la reconstruction de l'église Notre-Dame de Dresde, sa ville natale, et a apporté une importante contribution à l'association qui s'en est chargée, dont il est aujourd'hui encore membre. Rien d'étonnant donc à ce qu'il ait été invité à son inauguration, en octobre 2005. « En dépit des circonstances et bien que la mémoire ait tendance à estomper certaines choses, je dirais que j'ai eu une enfance heureuse à Medingen », déclare Karlheinz Wobser, qui continue à rester en contact non seulement avec son ancienne patrie, mais aussi avec ses anciens camarades de classe après avoir participé à une première rencontre d'anciens élèves en automne 1985, alors que la RDA existait encore. « Vivre et laisser vivre » est, selon Karlheinz Wobser, une devise de vie essentielle qui l'a accompagné durant ses huit décennies de vie et a toujours revêtu une grande importance à ses yeux.